C’est en Charente-Maritime qu’est né un processus unique de synthèse de plastique destiné au conditionnement d’origine 100% végétale, avec une qualité proche des plastiques standard.
Argument éthique ou souhait de bonne image, le « recyclé » comme le « bio » sont devenus des atouts commerciaux considérables. Les matériaux utilisés pour le conditionnement ne font pas exception à la règle. Le maïs, le blé ou la canne à sucre entrent maintenant dans la composition de pièces automobiles, d’ordinateurs ou de bouteilles d’eau, en utilisant des matières plastiques végétales, utilisables à terme dans toutes les domaines de l’industrie. C’est dans cette optique que la société Lyspackaging a créé la VeganBottle, dans son usine de Charente-Maritime.
Près de 45% des bouteilles plastiques à base de pétrole (en PET, PEHD, PP, …) sont non recyclées en France, pour environ 200 000 tonnes par an. Le reste n’est recyclé que 2 à 3 fois en moyenne. Les bioplastiques, ces matériaux possédant des caractéristiques et des propriétés d’utilisation proche de celles des plastiques traditionnels tout en étant d’origine végétale, montrent ainsi tout leur intérêt.
Et Nicolas Moufflet, président de Lyspackaging, l’a bien compris. Un an et demi de recherche, en partant de bagasse de canne à sucre, pour arriver à un procédé unique au monde: cette formulation possède des propriétés mécaniques (solidité par exemple) et barrières (la perméabilité) supérieures à toutes les formulations biosourcées à base de végétaux. Afin de renforcer son imperméabilité, aucune molécule pétrochimique n’est introduite dans le processus aujourd’hui breveté et tenu secret : seuls d’autres végétaux sont utilisés.
Fabriquée avec des matériaux biodégradables et compostables, l’innovation de Lyspackaging a été conçue et développée pour fournir des solutions aux problèmes environnementaux graves liés à la pollution par les plastiques pétrochimiques.
Grâce à ses caractéristiques, VeganBottle est la dernière génération de bouteilles optimisées qui permet de réduire l’impact sur l’environnement avec des avantages significatifs tout au long du cycle production-consommation-élimination. VeganBottle est fabriquée avec des matériaux respectant la norme EN13432 de biodégradabilité et de compostabilité et peut être valorisée comme biodéchet en fin de vie.
Aujourd’hui, Lyspackaging fabrique des dizaines de types de bouteilles, de bouchons et d’étiquettes différentes. Le coût de revient et en moyenne 30% plus cher que les produits traditionnels. Mais cela n’empêche pas de plus en plus d’industriels du milieu agroalimentaire ou cosmétique à s’intéresser à cette innovation. L’argument de vente « d’origine naturelle », valable autant pour le contenant que le contenu, leur permet de prendre leur place dans la « révolution verte » tant demandée par les consommateurs.
Plusieurs bouteilles biosourcées ont déjà vu le jour, mais la proportion de végétaux était souvent limitée. Par exemple, la société Vegetal & Mineral Water avait en 2009 présenté ses bouteilles sans aucun produit pétrochimique, faisant uniquement appel à une composition de végétaux et d’argile, avant d’être mise en liquidation judiciaire en 2012. Début 2017, ce sont Danone et Nestlé qui s’associaient à la société californienne Origin Materials pour atteindre l’objectif d’avoir en 2020 des bouteilles à 75 % biosourcées, puis au moins à 95 % en 2022. Le Hollandais Gert-Jan gruter a lui inventé un bioplastique à base de plantes ne nécessitant aucun élément pétrochimique et intégralement recyclable, qui lui a valu mi 2017 le Prix du public de l’Inventeur Européen. L’objectif de sa société, Avantium, est de commercialiser des bouteilles en cette matière dès 2021.
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