A l’occasion des Assises de la Transition Énergétique, l’ADEME publie une mise à jour de son étude 2017 sur les « Coût des énergies renouvelables en France ». Globalement, l’étude constate que le coût des énergies renouvelables poursuit sa baisse rapide. Des filières comme le photovoltaïque ou l’éolien terrestre atteignent des coûts inférieurs à ceux des technologies conventionnelles. L’étude détaille également les principaux paramètres régissant les coûts de production des différentes filières de production de chaleur, d’électricité ou de gaz renouvelables dans l’industrie.
L’éolien terrestre et les centrales au sol photovoltaïques sont aujourd’hui des moyens de production d’électricité compétitifs vis-à-vis des moyens conventionnels : pour les installations mises en service entre 2018 et 2020, les coûts de production pour l’éolien terrestre seront compris entre 50 et 71 €/MWh et 45 et 81 €/MWh pour les centrales au sol photovoltaïques, alors que les coûts de production d’une nouvelle centrale à gaz à cycle combiné sont compris entre 50 et 66 €/MWh.
Ainsi, sur la période 2015-2020, les coûts de production de ces deux technologies devraient avoir baissé respectivement d’environ 18 et 40%. Ces résultats confirment ceux de la publication de la Commission de Régulation de l’Energie de février 2019, qui constate, par exemple, que 30% des projets de centrales au sol de grande taille ont un coût moyen de 48€/MWh.
À l’horizon 2050, grâce aux progrès technologiques et aux économies d’échelle, les coûts de production des installations EnR devraient encore diminuer et ainsi être compris entre 24 et 54 €/MWh, excepté pour l’éolien en mer flottant (58-71 €/MWh).
L’alimentation en chaleur industrielle par les EnR représente un potentiel important dans le secteur industriel. Les coûts pour récupérer la chaleur fatale (5-36 €/MWh) ou produire de la chaleur à partir de biomasse (26-76 €/MWh) sont aujourd’hui compétitifs par rapport au coût de production d’une chaudière gaz (42-58 €/MWh, ou 51-63 €/MWh avec une évolution de la CCE, pour une puissance supérieure à 500kW).
Que ce soit pour alimenter les réseaux de chaleur ou des process industriels, les premières grandes installations solaires thermiques au sol en France affichent des coûts de production pouvant descendre à moins de 40€/MWh dans certains cas, ce qui permet d’apporter une part d’approvisionnement en énergie renouvelable intéressante à bas coût.
Toutefois, compte tenu de la faiblesse du prix du gaz, les soutiens publics restent indispensables pour garantir la compétitivité́ des filières EnR tant dans le collectif qu’en milieu industriel.
Parmi toutes les solutions examinées pour le biogaz, l’injection, est le mode de valorisation le moins onéreux avec un coût de production compris entre 72 et 112 €/MWh. Ce dernier reste cependant supérieur au prix du gaz naturel (24 €/MWh PCS en 2018). Si le biogaz est aujourd’hui une solution plus coûteuse que les solutions traditionnelles et que les autres EnR pour la production d’électricité et/ou de chaleur, son développement permet d’augmenter progressivement le caractère renouvelable du gaz consommé sur le réseau. Par ailleurs, ces coûts ne prennent pas en compte d’autres bénéfices environnementaux comme la valorisation des biodéchets, notamment agricoles ou le retour au sol des matières organiques, en substitution d’engrais.
Qu’il s’agisse d’électricité ou de chaleur, ces baisses de coûts et la compétitivité croissante qui en résulte sont un des résultats positifs et attendus des politiques de soutien mises en place en France et dans le monde. De plus en plus matures et compétitives, les EnR représentent aujourd’hui une opportunité économique, énergétique et écologique pour les territoires. La grande diversité des filières permet de répondre et de s’adapter aux différents besoins. Elles permettent de préfigurer un portefeuille de technologies respectueuses de l’environnement, complémentaires et compétitives pour demain.
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