La France accélère l’automatisation de ses usines même si le niveau de robotisation des entreprises françaises reste encore inférieur par rapport aux pays asiatiques et européens comme la Corée du Sud ou l’Allemagne. Nous avons posé trois questions sur le sujet à Jérôme Gaudry, expert en robotique chez Bosch Rexroth. Il nous partage sa vision du marché de la robotique et de l’utilisation des robots industriels 7 axes dans l’industrie.

Comment se porte le marché de la robotique industrielle en France ?

Nous observons une volonté d’accroître l’utilisation des robots dans l’Hexagone. En effet, une enquête de Xerfi réalisée en novembre 2023 montre que les achats de robots industriels devraient se maintenir en 2024 et 2025, à + 6% par an. Une tendance qui fait échos à la pénurie de main d’œuvre et la difficulté de recrutement de talents techniques qui représentent deux défis majeurs pour les entreprises françaises. D’autant plus que de nouveaux besoins voient le jour pour accompagner l’essor de l’industrie pharmaceutique, de l’électronique, du bâtiment, de la défense, en complément d’une activité agro-alimentaire particulièrement forte en France et chroniquement en recherche de main d’œuvre.

D’une part, la pénibilité de certains postes rend nécessaire et inévitable l’automatisation des tâches à faible valeur ajoutée, d’autre part, l’apport de nouvelles technologies au sein des ateliers impose qu’elles soient rapidement intégrées et facilement exploitables. En augmentant la part de robots dans les usines, les tâches répétitives et complexes comme la soudure, le traitement de surface, la dépose de matière, le déchargement de machines, l’assemblage, la manutention.

Kassow Robots propose des robots 7 axes, en quoi ce 7ème axe est-il une force pour répondre aux problématiques d’automatisation ?

En bénéficiant d’un 7ème axe, le robot est capable de reproduire parfaitement la dextérité d’un geste humain que l’on ne peut pas réaliser avec un modèle 6 axes. Le 7ème axe rend donc le robot extrêmement habile :  il peut contourner un obstacle, atteindre une zone difficile d’accès sans avoir à repositionner la pièce, etc. Par ailleurs, ce degré supplémentaire confère une grande fiabilité au robot en évitant les blocages autrement appelés « singularités ». Enfin, grâce à ses 7 axes, il peut être installé dans des espaces restreints, une option non-négligeable dans un contexte de tension sur l’espace disponible au sein des usines.

La gamme de robots Kassow se compose de 5 modèles, tous dotés de 7 axes, avec une charge utile allant de 5 à 18 kg et une portée allant de 850 mm à 1800 mm. Chaque modèle offre un niveau de performance requis pour des applications industrielles : mouvements extrêmement rapides, répétabilité extrême et grande précision.

En quoi s’inscrit-il dans le mouvement de la cinquième révolution industrielle ?

L’évolution de l’industrie 4.0 vers l’industrie 5.0 renforce la volonté d’automatiser les process dans les usines. Avec les robots 7 axes, nous avons la volonté de renforcer la collaboration homme-machine pour aller dans le sens de l’industrie 5.0. L’idée étant de faciliter les missions des opérateurs pour qu’ils se consacrent à des tâches à plus haute valeur ajoutée. Les robots Kassow 7 axes offrent ainsi plus d’agilité, de vélocité et de flexibilité aux applications industrielles. Par exemple, il devient désormais possible d’aller plus loin dans les applications de pick&place en accédant au cœur d’une machine-outil pour récupérer une pièce.

Nous avons également eu un retour d’expérience d’une entreprise allemande spécialisée en agroalimentaire qui utilise le Kassow pour plusieurs applications et notamment la pose d’étiquettes. Confrontée à un manque d’espace au sein de son atelier, la société a décidé d’installer un robot Kassow pour ne pas encombrer l’espace d’une machine à étiqueter. Le robot 7 axes est ainsi programmé pour récupérer les étiquettes qui sortent de l’imprimante et les déposer avec précision sur les palettes entrantes.

Cet exemple montre que les robots collaboratifs prennent le relais sur les tâches répétitives et physiquement exigeantes venant ainsi soulager les opérateurs. En matière de sécurité, les robots collaboratifs intègrent des fonctions touch’n’stop : au moindre contact le robot s’arrête : une option qui là encore vient renforcer la collaboration homme-machine.