Une étude récente montre non seulement que l’hydrogène est un pilier essentiel de la transition énergétique mais aussi qu’il pourrait générer un chiffre d’affaires de 2 500 milliards de dollars américains et créer plus de 30 millions d’emplois à I’horizon 2050. Réalisée en partie par le Conseil de l’hydrogène, cette étude marque une première étape sur la prise en compte de la gestion de l’hydrogène comme composante écologique et économique majeure de ce nouveau siècle.
Ils sont 18, dont Air Liquide, Alstom ou encore ENGIE. Acteurs majeurs du secteur industriel lié à l’air et aux gaz, ils forment I’Hydrogen Council (Conseil de l’Hydrogène). Lancé lors du Forum Économique Mondial de Davos, début 2017, ce Conseil est la première initiative mondiale du genre qui entend montrer que l’hydrogène compte parmi les solutions clés de la transition énergétique. C’est dans ce cadre qu’ils ont récemment dévoilé les premières conclusions quantifiées quant au rôle de l’hydrogène à l’échelle mondiale. Cette étude, réalisée avec le soutien de l’agence de conseil McKinsey, montre non seulement que l’hydrogène est un pilier essentiel de la transition énergétique, mais aussi qu’il pourrait générer un chiffre d’affaires de 2 500 milliards de dollars américains et créer plus de 30 millions d’emplois à I’horizon 2050.
Cette étude, en anglais, intitulée Hydrogen Scalinq up (”La montée en puissance de l’hydrogène”) présente une feuille de route précise et complète sur le déploiement de l’hydrogène et sur les possibilités que cette énergie offre dans le cadre de la transition énergétique, confirmant ainsi la vision ambitieuse de I’Hydrogen Council.
En effet, déployé à grande échelle, l’hydrogène pourrait représenter près d’un cinquième de l’énergie totale consommée à I’horizon 2050. Cela permettrait de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 6 gigatonnes par rapport aux niveaux actuels et de contribuer, à hauteur de 20 %, à la diminution requise pour limiter le réchauffement climatique à 2 °C.
Au niveau de la demande, I’Hydrogen Council considère que l’hydrogène pourrait alimenter 10 à 15 millions de voitures et 500 000 camions d’ici à 2030, sans compter les nombreuses utilisations possibles dans d’autres secteurs, en tant que matière première ou dans les processus industriels, le chauffage ou l’électricité des bâtiments, la génération et le stockage d’énergie. Globalement, selon cette étude, la demande annuelle d’hydrogène pourrait être multipliée par dix d’ici à 2050 à quelque 80 exajoules , et représenter 18 % de la demande énergétique finale totale dans le scénario des 2 °C de 2050. Face à l’explosion démographique, avec une croissance de la population mondiale estimée à deux milliards de personnes d’ici 2050, les technologies de l’hydrogène pourraient créer des opportunités dans le cadre d’une croissance économique durable.
« Le monde du XXIème siècle doit effectuer une transition vers l’utilisation d’énergies à faibles émissions de carbone, explique Takeshi Uchiyamada, Président-directeur général de Toyota Motor Corporation et co-président de I’Hydrogen Council. L’hydrogène est une ressource indispensable pour parvenir à cette transition car il peut servir à stocker et transporter de l’électricité d’origine éolienne, solaire ou provenant d’autres sources renouvelables en vue d’une utilisation dans les transports ou dans tout autre domaine. L’Hydrogen Council a identifié sept rôles pour l’hydrogène ; c’est pourquoi nous encourageons les gouvernements et les investisseurs à lui accorder un rôle majeur dans leurs programmes énergétiques. Pour ce qui est de la mise en place de l’économie de l’hydrogène, le plus vite sera le mieux et nous nous engageons tous à faire de cet objectif une réalité ».
Ce changement de paradigme exige des investissements significatifs que le Conseil estime entre 20 et 25 milliards de dollars américains par an, soit un montant global d’environ 280 milliards de dollars américains d’ici à 2030. Avec un cadre réglementaire adapté (comprenant des mesures coordonnées et d’incitation stables sur le long terme), l’étude considère qu’il serait envisageable d’attirer les investissements permettant de développer cette technologie. Au niveau mondial, les pays investissent déjà plus de 1 700 milliards de dollars américains par an dans l’énergie, dont 650 milliards de dollars dans le pétrole et le gaz, 300 milliards de dollars dans l’électricité renouvelable et plus de 300 milliards de dollars dans l’industrie automobile.
« Cette étude confirme la place centrale de l’hydrogène en tant que pilier de la transition énergétique et nous encourage à soutenir son déploiement à grande échelle. L’hydrogène sera un vecteur incontournable de la transition énergétique dans certains secteurs et certaines régions. Plus vite nous parviendrons à en faire une réalité, plus vite nous serons en mesure de faire profiter nos économies et nos sociétés des bénéfices de l’hydrogène, indique Benoît Potier, Président-Directeur Général d’Air Liquide. Les solutions sont matures sur le plan technologique et des acteurs industriels se sont engagés. Nous avons désormais besoin d’efforts concertés de toutes les parties prenantes pour que cette ambition se matérialise. C’est la mission de I’Hydrogen Council. »
Au cours de ce lancement, les membres de I’Hydrogen Council ont appelé les investisseurs, les régulateurs et les entreprises à se joindre à eux pour accélérer le développement de la filière hydrogène en vue de la transition énergétique.
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