L’entreprise française de chaudronnerie-soudage Barriquand a intégré un système cobotisé et un portique automatisé pour revaloriser le métier de soudeur, réduire les TMS, améliorer la qualité des cordons et renforcer l’attractivité du poste.

Face à une pénurie croissante de soudeurs qualifiés – estimée entre 5 000 et 7 000 postes chaque année en France jusqu’en 2030 – Barriquand, entreprise de très grande capacité industrielle a déployé, depuis 2022, une stratégie technologique pour valoriser le geste professionnel, moderniser l’image du métier et renforcer l’attractivité du poste auprès des jeunes.

Intégration de la robotique collaborative et du portique automatisé

L’entreprise a mis en œuvre deux équipements Fronius : la cellule cobotisée CWC‑D (collaborative welding cell) associée à un robot Fanuc CRX‑10iA et un portique de soudage automatisé pour assemblages linéaires longs.

• La cellule CWC‑D permet d’intégrer les opérateurs sans expérience robotique grâce à une programmation par glisser‑déposer et une interface intuitive. Le soudeur module directement les trajectoires, que le cobot reproduit avec précision constante, garantissant une excellente répétabilité des cordons (technologies MIG/MAG ou TIG). Elle est certifiée CE, comporte capteurs de force sur le cobot et barrières de protection, et peut fonctionner en une ou deux stations selon le format des pièces à souder.
• Le portique automatisé, conçu pour les pièces longues, soulage le soudeur physiquement en réduisant les postures contraignantes (risques de TMS), augmente la cadence de production et diminue les défauts de soudure typiques du travail manuel intensif.

Résultats opératoires et montée en compétences

Ce dispositif technologique ne remplace pas l’opérateur mais le libère des tâches répétitives à faible valeur ajoutée. Les soudeurs se concentrent sur les opérations complexes, là où l’expertise humaine est cruciale. Le confort s’améliore (meilleure posture, effort physique réduit). Une qualité de soudure régulière est obtenue dès que le processus est maîtrisé, avec une vraie répétabilité mécanique. Un gain de productivité estimé à 15 % est observé, en cours de validation via étude prévue au second semestre.

Un plan de formation ciblé inclut la prise en main de la cellule cobotisée, le réglage des paramètres de soudage sur pièces d’essai, pour les chaudronniers, responsables méthodes, chefs d’équipe, responsables de production et alternants CRSA. Les opérateurs formés déclarent ne pas envisager de revenir à l’ancien mode opératoire, et la dynamique a immédiatement amélioré l’attractivité du métier et de l’entreprise.

En s’appuyant sur un partenariat technique étroit avec le fournisseur de soudage, la modernisation de Barriquand illustre comment une approche raisonnée de la robotisation peut valoriser le travail manuel qualifié, tout en répondant à la crise des compétences. Adaptée à une production industrielle moyenne ou longue série, cette combinaison cobot‑portique assure un compromis solide entre technicité, ergonomie, qualité et attractivité du métier. Elle constitue un exemple opérationnel utile aux sites industriels, bureaux d’études et services ressources humaines confrontés à la pénurie et au besoin de montée en compétence.