Alors que les pénuries de main-d’œuvre offrent de nouvelles opportunités de développement de l’automatisation robotique, l’IA et les réseaux numériques connectés faciliteront l’utilisation des robots, en leur permettant de réaliser toujours plus de tâches dans de nouveaux secteurs. C’est une partie des prévisions du président d’ABB Robotics, concernant l’automatisation robotique.
Les ventes de robots atteignant des niveaux record en ce début d’année. Marc Segura, président d’ABB Robotics, y voit l’impact des pénuries mondiales de main-d’œuvre, qui s’ajoutent aux incertitudes sociétales et à la hausse du coût de l’énergie : « il n’est pas illogique qu’un nombre croissant de sociétés se tournent vers l’automatisation robotique pour gagner en flexibilité, renforcer leur résilience et rendre leurs opérations plus durables. »
L’impact des pénuries de main-d’œuvre se fait déjà largement ressentir dans tous les secteurs, une tendance qui se poursuit cette année en raison du vieillissement des populations et d’une réticence croissante à accepter des emplois mal payés et peu gratifiants. D’ici 2030, on prévoit que plus de 85 millions de postes ne seront pas pourvus, ce qui aura pour effet de ralentir la croissance économique. Les entreprises devront par conséquent trouver de nouveaux moyens de compenser ce manque de main-d’œuvre.
La demande de robots sera particulièrement forte dans les pays où les sociétés s’efforcent de relocaliser ou de rapprocher leurs opérations afin de maximiser la résilience de leur supply chain face aux événements internationaux. Selon une enquête réalisée auprès de 1 610 sociétés par ABB Robotics en 2022, 74 % des entreprises européennes et 70 % des entreprises américaines ont déclaré prévoir de relocaliser leurs opérations, 75 % d’entre elles en Europe et 62 % aux États-Unis indiquant qu’elles comptaient investir dans l’automatisation robotique dans les trois années à venir.
« L’impact de l’automatisation sur l’emploi est sur toutes les lèvres. Pourtant, les robots s’occuperont de plus en plus des tâches pénibles, sales et dangereuses qui n’attirent plus personne, ce qui permettra de résoudre le problème de pénurie mondiale de main-d’œuvre et de compétences, explique M. Segura. La progression des aptitudes des robots, notamment via le développement d’options collaboratives présentant des capacités renforcées, pouvant être déployés aux côtés de collaborateurs humains, offre de nouveaux moyens, pour les sociétés, d’étoffer leurs compétences et de mieux utiliser leur main-d’œuvre existante.
« Nous verrons par ailleurs des robots assumer des tâches dans de nouveaux secteurs comme la restauration et la santé. La chaîne de restaurants Haidilao fait déjà appel à des robots ABB dans le cadre de l’automatisation de son processus de préparation des repas, tandis qu’à l’UTMB (University of Texas Medical Branch), aux États-Unis, les robots ABB ont révolutionné la recherche sur les anticorps en automatisant le processus d’essai : le nombre d’essais réalisés par jour est passé de 15 à 1 000. Alors que les pénuries de main-d’œuvre continueront d’impacter les entreprises, les robots occuperont de plus en plus de rôles similaires en 2023. »
Les technologies autonomes continuant de faciliter la programmation, l’exploitation et la maintenance des robots, un nombre croissant de sociétés procèderont à leurs premiers investissements dans la robotique ou imagineront des moyens de la déployer dans de nouvelles applications. Les technologies les plus récentes de navigation autonome équipant la gamme ABB de robots mobiles autonomes (AMR) ont déjà un effet bénéfique sur la productivité, tout en maximisant la flexibilité et la rapidité des opérations. Ce type de solutions permet aux fabricants de s’affranchir des lignes de production traditionnelles au profit de cellules de production intégrées, évolutives et modulaires, tout en optimisant les transferts de composants entre les sites.
L’évolution de l’intelligence artificielle facilite la saisie et le positionnement autonomes, élargissant ainsi la gamme de tâches réalisables par les robots. L’intégration de l’IA dans la robotique facilite certaines tâches comme le vissage. C’est par exemple le cas dans la méga-usine de robotique d’ABB à Shanghai, où des robots construisent grâce à l’IA de nouveaux modèles de robots. En parallèle, la simplification des logiciels et des contrôleurs utilisés pour programmer les robots continuera de réduire les barrières à l’adoption en éliminant la nécessité de faire appel à une expertise spéciale.
« Le développement de l’intelligence artificielle dans la robotique vient dissiper les inquiétudes en matière de complexité et de capacité, qui empêchaient auparavant les entreprises d’investir dans l’automatisation robotique. À mesure que leurs capacités continueront de se développer, les robots s’imposeront de plus en plus dans des secteurs ne faisant pas partie des environnements traditionnels de fabrication et de distribution : électronique, santé, e-commerce, pharmacie et restauration. »
Dans un futur proche, nous verrons également la création de réseaux numériques connectés utilisant des plateformes ouvertes pour accélérer et faciliter l’intégration de robots, de contrôleurs et de logiciels de différents prestataires. Les contrôleurs OmniCore d’ABB ont pour but de rendre les robots plus ouverts et connectés, et par conséquent plus accessibles pour les petites sociétés et start-ups soucieuses de se tourner vers l’automatisation.
Le nombre croissant de sociétés optant pour des robots fait apparaître la nécessité, pour la main-d’œuvre, d’apprendre de nouvelles compétences afin d’évoluer dans un environnement automatisé. Cela requiert une approche conjointe et multigénérationnelle, des écoles et universités aux PME et aux associations de support et de formation.
« Les usines du futur réclameront une main-d’œuvre capable d’exploiter des technologies automatisées pour réaliser ses tâches. Parallèlement à la démocratisation des robots dans les usines, les entrepôts et d’autres environnements, nous assisterons à une hausse des partenariats entre fournisseurs de robots, fabricants et organismes d’enseignement dans le but de procurer à chacun les compétences adaptées à un futur automatisé. »
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