La gazéification hydrothermale (GH) émerge comme une technologie clé pour la production de gaz renouvelable. Elle permet de transformer divers déchets organiques en gaz valorisables, offrant ainsi une solution innovante pour la transition énergétique et la gestion des déchets.

Cet article est tiré d’un numéro du magazine dédié aux fluides Eureka Flash Info! Lisez et téléchargez tous les numéros sur le site internet d’Eureka Flash Info

Le 19 décembre dernier, l’ATEE a organisé une journée de conférences sur les technologies de production de gaz renouvelable et bas-carbone. Lors de cette journée, la gazéification hydrothermale (GH) a été citée plusieurs fois comme une technologie très prometteuse de production de ce type de gaz, aux côtés de la pyrogazéification et du « Power-to-méthane ». Mais qu’est-ce que la GH exactement ?

Utiliser des intrants différents pour produire du gaz

La GH permet de convertir des déchets organiques (seuls ou en mélange) en gaz injectable dans le réseau ou auto-consommable. Ces déchets peuvent indifféremment être d’origine agricole, d’élevage, urbains (boues d’épuration) ou industriels : boues polluées, déchets issus des usines chimiques, de plastiques ou de papiers non recyclables, liqueurs noires, déchets issus de la production de bio fuel, vinasses, graisses, huiles…. Mélangés à de l’eau jusqu’à une viscosité correcte, ils sont pompés à haute pression (200 à 300 bar) puis portés à haute température (350 à 700°C), ces déchets génèrent un mélange gaz/liquide riche en méthane, en hydrogène, en métaux, en minéraux (phosphore, potassium…) et en azote. Après séparation sous forme de gaz/liquide et traitement, on récupère séparément tous ces produits comme fertilisants, métaux, minéraux et gaz.

Découvrez la vidéo éditée par NaTran, ex GRTgaz :

Un gisement potentiel énorme en France

Selon les spécialistes présents et l’ATEE, chaque année, 150 millions de tonnes de déchets organiques seraient disponibles et utilisables pour la GH rien qu’en France, soit environ 50 TWh/an ! Ce cap pourrait être atteint en moins de 20 ans.

Cette technologie présente en outre, semble-t-il, d’énormes avantages : des installations compactes et modulaires, une conversion carbone très élevée (entre 85 et 99%), une forte réduction des déchets ultimes, aucune dispersion de polluants atmosphériques, la récupération de l’’eau utilisée en fin de cycle de gazéification.

A l’heure actuelle, 1 seule installation industrielle au monde fonctionne aux Pays Bas. Gérée par SCW Systems, elle est constituée de 4 modules qui traitent chacun 4 tonnes de déchets par heure soit 16 tonnes heure au total. En France, Suisse, Allemagne et Espagne, plusieurs pilotes industriels démarrent :

En France, par Leroux et Lotz Technologies, Vinci Environnement et le CEA Liten. Par ailleurs, de nombreux acteurs comme GRT Gaz, Véolia, Suez, Tereos, Engie, Total Energies s’intéressent de près à cette technologie et projettent des installations industrielles. L’avenir semble ainsi largement ouvert à la GH.

L’ATEE (Association Technique Energie Environnement) et le Gaz Renouvelable

Depuis toujours, l’ATEE s’intéresse à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables. C’est entre autres elle qui crée les CEE (Certificats d’Economie d’Energie). L’association gère plusieurs « clubs » chargés de coordonner les acteurs industriels et recherche et de promouvoir leur domaine : Clubs Cogénération, Biogaz, Power-to-gas, Pyrogazéification, Stockage d’énergies. Le Club Pyrogazéification regroupe plus de 100 acteurs de la filière, cartographie les projets, anime des groupes de travail… Le Club Ppower-to-gas et interconnexion des réseaux énergétiques regroupe une quarantaine d’acteurs impliqués dans les développements de la production et du transport de méthane de synthèse issu d’hydrogène renouvelable bas-carbone.

L’ATEE s’implique fortement dans la maitrise de l’énergie et la décarbonation de l’industrie au travers du Pacte Industrie (accompagnement et apport de compétences pour la transition énergétique) : elle porte les actions PROREFEI (formation de référents énergie) et PRO-SMEN (prime pour l’ISO50001) ; elle anime la communauté des référents énergie en leur apportant des retours d’expérience, des avis d’experts, des outils d’évaluation, une veille réglementaire, et son accès est gratuit !