L’Institut de chimie des substances naturelles du CNRS et Pierre-Guerin Technologies ont mis au point un fermenteur qui permet la culture de micro-organismes en milieu liquide et sur support solide dans un seul appareil. L’industrie pharmaceutique par exemple pourra bénéficier de deux technologies de culture dans un espace limité.
De nombreux micro-organismes sont une source de molécules valorisables dans la pharmacie, la cosmétique et la nutrition. Pour étudier et optimiser la culture de ces micro-organismes, l’Institut de chimie des substances naturelles du CNRS et le fabricant Pierre-Guerin Technologies ont mis au point un fermenteur universel, Unifertex, qui a l’avantage unique de coupler la fermentation en milieu liquide, utilisée par les chercheurs et les industriels, à la fermentation sur support solide (gélose nutritive, sous-produits agricoles …).
La fermentation liquide, qui est la technologie la plus répandue, est plus simple à mettre en œuvre, mais limite la production de certains composés valorisables. La fermentation solide sur gélose nutritive est plus proche des conditions dans les habitats naturels, mais n’était réalisable que sur de petites surfaces. Les partenaires ont réuni les deux procédés dans un seul équipement, couplés avec une technologie d’extraction en phase solide (les molécules d’intérêt sont captées en cours de culture par une résine spécifique), rendant ainsi le procédé économe en solvants et en énergie. Le nouveau fermenteur a été développé dans le cadre du projet européen Tacsmar.
Avec le nouveau fermenteur, chercheurs et industriels pourront bénéficier des deux technologies de culture dans un espace limité. Mieux encore, les deux enceintes de fermentation liquide et solide communiquent pour assurer une homogénéité des conditions de culture. Leur juxtaposition permet de comparer les deux modes de culture pour un même micro-organisme, avec pour objectif le choix de l’option optimale pour la production d’une molécule. Les phases de construction et de validation technique de l’Unifertex sont aujourd’hui achevées ; les partenaires travaillent maintenant à la validation du process en y intégrant des micro-organismes cibles du projet Tascmar.
« Pour concevoir Unifertex, nous sommes partis du Platotex, son prédécesseur développé par les mêmes partenaires, de nos propres exigences et de l’avis d’utilisateurs de fermenteurs, afin d’intégrer dans notre cahier des charges le maximum de fonctionnalités », indique Jamal Ouazzani, directeur de recherche à l’Institut de chimie des substances naturelles. Unifertex est ensuite né d’une collaboration étroite et suivie entre le laboratoire et Pierre-Guerin Technologies. Le laboratoire s’est chargé de la rédaction du cahier des charges scientifique, tandis que l’industriel apportait les réponses technologiques. Pierre-Guerin Technologies a également développé Marex, logiciel de pilotage spécifique de l’équipement.
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