L’accroissement des épisodes de fortes chaleurs multiplie les risques de départ de feu dans le secteur industriel. L’intégration de la thermographie dans les systèmes de sécurité permet de détecter et d’anticiper les points chauds invisibles avant l’inflammation.

Les zones industrielles, notamment les centres de traitement et de recyclage des déchets, ainsi que les déchetteries, sont particulièrement vulnérables aux incendies en période estivale. La fermentation des matières, la combustion rapide des matériaux recyclés (comme le carton) ou les étincelles issues de pièces métalliques constituent des facteurs de risque élevés, pouvant entraîner des pertes matérielles, humaines ou une interruption d’activité. Face à ce contexte, la détection précoce est devenue un enjeu majeur de la sécurité électronique. Une technologie se distingue pour son approche préventive : la thermographie.

Anticipation des points chauds par capteurs et algorithmes

La thermographie est une solution technique permettant de surveiller en continu les variations de température et de localiser les points chauds qui échappent à l’observation humaine et aux systèmes de détection incendie conventionnels.

Les caméras thermographiques sont équipées de capteurs très sensibles et d’une double optique : la première mesure le rayonnement infrarouge (thermographie) et la seconde fournit l’image visible pour contextualiser l’alerte. Ces dispositifs offrent une plage de détection étendue (allant de -20 à +500 °C) avec une précision à 2°C près. Ils sont capables de détecter une zone de 30 cm² jusqu’à 100 m de distance.

L’analyse des données en temps réel est pilotée par des algorithmes précis. Cette analyse permet d’identifier des points chauds potentiellement dangereux, tels que des équipements électriques en surchauffe, des fuites de fluides chauds, ou des zones de chaleur excessive inhabituelle, avant qu’un incendie ne se déclare.

Personnalisation des seuils et efficacité de la réaction

L’efficacité de la thermographie en environnement industriel repose sur la capacité à personnaliser les paramètres de surveillance en fonction de l’activité. Le seuil de température doit être défini spécifiquement pour chaque caméra et chaque zone surveillée. Par exemple :

• Compostage : La température de maturation peut dépasser 50°C. Le risque d’auto-combustion est surveillé à partir de 150°C, nécessitant un seuil de pré-alerte fixé à 100°C et une alerte à 120°C.
• Milieu industriel : Les seuils sont souvent réglés à 95°C pour anticiper un emballement thermique des machines.

L’intelligence artificielle intégrée au système joue un rôle crucial dans la réduction des fausses alertes. L’algorithme peut distinguer facilement la présence d’un véhicule ou d’un humain dans la zone surveillée, évitant ainsi le déclenchement d’une alarme inutile.

La solution de thermographie s’intègre aux Systèmes de Sécurité Incendie (SSI) existants et est connectée à un centre de télésurveillance. En cas d’alarme, la levée de doute est effectuée par un opérateur selon des consignes personnalisées. Cette prise en charge humaine est optimisée pour s’effectuer en moins d’une minute. En cas de départ de feu flagrant, une intervention des pompiers est immédiatement sollicitée, les opérateurs pouvant guider les équipes grâce au système de vidéosurveillance. Cette approche, combinant technologie de détection avancée et expertise humaine, offre aux entreprises une solution proactive et efficace de prévention des incendies.