Le projet HyPSTER est le premier projet de stockage souterrain d’hydrogène vert en cavité saline soutenu par l’Union Européenne. Il permettra de mieux identifier la place du stockage dans la chaîne de valeur de l’hydrogène. Ce démonstrateur sera mis en place dans l’Ain et vise, à terme, à accompagner le développement de l’économie hydrogène en Europe.
Le projet « HyPSTER » est lancé ! C’est l’acronyme de Hydrogen Pilot STorage for large Ecosystem Replication, en français : démonstrateur de stockage d’hydrogène duplicable sur d’autres écosystèmes. Son objectif : tester la production et le stockage d’hydrogène vert en cavité saline à une échelle industrielle et la réplicabilité technico-économique de ce procédé sur d’autres sites en Europe.
Maillon essentiel du développement du stockage souterrain d’hydrogène vert en Europe, ce démonstrateur s’inscrit pleinement dans la trajectoire de décarbonation de l’économie et dans le plan de relance européen, en intégrant l’un des maillons de la chaîne de valeur de l’hydrogène encore non testé : le stockage.
HyPSTER marque une nouvelle étape pour une sortie des énergies fossiles en faveur des énergies renouvelables décarbonées. Le projet, d’un budget total de 13 millions d’euros, démarre avec une étude d’ingénierie sous-sol et surface qui précède une phase d’expérimentation en conditions réelles.
Pour la production d’hydrogène vert, le site d’Etrez (dans l’Ain) s’appuiera sur des énergies renouvelables locales (photovoltaïque, hydraulique) et un électrolyseur de 1 MW. À terme, l’installation permettra la production de 400 kg d’hydrogène par jour (l’équivalent de la consommation de 16 bus hydrogène).
Cette production permettra de tester le stockage d’hydrogène vert à hauteur de 2 à 3 tonnes dans un premier temps jusqu’à l’utilisation de la capacité totale de la cavité saline identifiée, soit 44 tonnes (l’équivalent de la consommation journalière de 1 760 bus à hydrogène).
Le site de stockage d’Etrez, situé au nord-ouest de Bourg-en-Bresse (01) sur le corridor européen Nord-Sud, est le premier site français de stockage de gaz naturel en cavités salines en termes de capacité. Coordonné par Storengy, filiale d’Engie leader européen du stockage souterrain de gaz naturel, de nombreux acteurs internationaux prennent part au projet: Armines-École polytechnique, INOVYN, ESK, Element Energy, Ineris, Axelera.
Le territoire d’implantation du site est particulièrement dynamique pour l’essor des usages de l’hydrogène vert grâce à des projets d’envergure comme la Zero Emission Valley (Projet ZEV) dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, la construction d’unités de production et de stations de distribution d’hydrogène dans la région Bourgogne-Franche-Comté ou encore la vallée de la chimie avec la présence de nombreux industriels.
FOCUS TECHNIQUE : l’hydrogène
L’hydrogène issu d’une chaîne de production renouvelable a une place de choix dans la transition énergétique. Il peut servir différents usages :
– dans l’industrie (chimie, électronique, verre, métallurgie…), cet hydrogène peut être utilisé pour produire différents matériaux, mais aussi pour des usages énergie (vapeur par exemple), et ainsi décarboner la chaîne de production ;
– pour les transports et la mobilité, il remplace les carburants traditionnels tout en présentant l’avantage de ne générer aucune émission, d’avoir une autonomie importante et un temps de ravitaillement très court.
Grâce à l’hydrogène vert, les sources d’énergies renouvelables peuvent désormais bénéficier aux secteurs difficiles à décarboner.
Le stockage en cavité saline ?
Le sous-sol comporte à de nombreux endroits de la planète d’immenses nappes de sel souterraines. C’est l’exemple en Lorraine par exemple comme à Dombasles. Les nappes sont situées entre 50 et 1500 m de profondeur selon les régions.
Le sel est une roche étanche aux gaz. On utilise en France depuis 1956 des cavités réalisées dans la nappe pour stocker le gaz naturel à grande profondeur. C’est un processus sûr et fiable. Bien plus sûr et moins impactant que de stocker le gaz en surface dans des réservoirs qui seront toujours vulnérables. Le démonstrateur présenté permet de valider que cette technique totalement maîtrisée avec du gaz type méthane et adaptée au stockage d’hydrogène.
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