Les sécheurs industriels, ça vous parle ? Ils permettent de « sécher » certains matériaux, comme le bois, qui possède parfois un taux d’humidité de plus de 50%. C’est également l’un des postes de dépenses énergétiques les plus élevées. C’est pourquoi un projet d’ampleur vise à rendre plus autonome et plus efficient un producteur français, en investissant sur des sécheurs basse température.

Lancé en septembre 2022 par Swiss Krono France, Dalkia et Meridiam, le projet Green Energy prend forme sur le site industriel de Swiss Krono France à Sully-sur-Loire (voir encart en fin d’article). La première étape du projet est finie: le montage de deux nouveaux sécheurs basse température qui conduisent une réduction des besoins énergétiques de l’usine entre 5 et 10%.

Sécheurs à basse température : une réduction entre 5 et 10% des besoins énergétiques

Swiss Krono France fabrique des panneaux, dalles et solutions décoratives en bois à destination des professionnels de l’ameublement et de l’aménagement intérieur. Le séchage représente le premier poste de consommation d’énergie du site avec 70 % de l’énergie consommée par l’usine utilisée pour le séchage de la matière. Grâce aux nouveaux sécheurs basse température, les besoins énergétiques de l’usine seront réduits de 5 à 10 %.

Des sécheurs à bandes basse température ?

Ils présentent de nombreux avantages, principalement basés sur le fait qu’ils fonctionnent sur un tapis de convoyage. D’abord, d’un point de vue environnemental, en même temps que le tapis assure le convoyage des matières à sécher, le sécheur assure aussi la filtration de l’air d’évacuation pour ce qui est des particules fines.

Ensuite, l’usage de chaleur à basse température permet de limiter les pertes thermiques du sécheur, ce qui réduit l’énérgie nécessaire au chauffage. Enfin cela permet  de valoriser des chaleurs faibles comme celles récupérées en sortie d’installations de cogénération.

Enfin, l’utilisation de chaleur à basse température, c’est-à-dire d’air insufflé à moins de 120 °C, évite la dégradation thermique de certaines matières. Ceci évite les pertes de matière par gazéification, ce qui évite les émissions de composés organiques volatils (COV) polluants et en même temps les émanations d’odeurs.

« Les sécheurs à bande sont des outils clés dans notre processus industriel. Ces derniers permettent le séchage des lamelles de bois via une bande de convoyage traversée d’air chaud. L’installation de sécheurs basse température est une étape décisive dans le projet Green Energy visant à la décarbonation de notre site industriel » commente Vincent Adam, Président de Swiss Krono France.

Conformité et productivité

En complément, les nouveaux sécheurs basse température vont permettre de réduire les émissions de poussières du site et d’atteindre les nouveaux standards exigés par la réglementation européenne (BREF) en matière de rejets de poussières. Enfin, ces équipements représentent un formidable levier de productivité pour le fabricant.

« En plus d’être le premier poste de consommation d’énergie du site, l’étape de séchage représente le goulot d’étranglement de notre ligne de production, et le manque de capacité de séchage empêche le site de fonctionner à 100%. Les sécheurs basse température contribueront directement à l’augmentation de la capacité de production de notre site » ajoute Vincent Adam.

Le projet Green Energy, kézako ?

D’un investissement supérieur à 100 M€ (dont 70 M€ pour les deux premières phases) et deux ans de travaux, le projet Green Energy s’articule autour de 3 étapes. Après les sécheurs basse température, le projet vise à l’implantation d’une unité biomasse, comprenant une chaudière multi combustibles approvisionnée par les sous-produits bois (écorces, poussières) et les déchets de sa production. Un condenseur de fumées est aussi prévu pour récupérer de la chaleur thermodynamique. Enfin, au terme de ce projet doublement lauréat de France 2030, des équipements industriels supplémentaires seront installés. « Le montage de la chaudière biomasse démarrera à partir du printemps 2023 et se poursuivra tout au long de l’année. Dans un an, nous serons en mesure de réaliser un programme complexe de tests de tous ces équipements, à vide puis en charge, pour une mise en service en juin 2024 et un démarrage industriel, le mois suivant » conclut Christophe Thévenon, directeur du projet Green Energy.