« Sans eau il n’y a pas d’industrie. Nous devons aujourd’hui considérer que la sobriété hydrique n’est plus une option si nous voulons continuer à pouvoir produire » analyse Jérôme Mougel, Directeur général d’ODYSSEE Environnement. Cette entreprise de traitement de l’eau industrielle analyse ici sa vision des métiers du traitement et leurs évolutions.
Les épisodes de sécheresses inédits de l’été 2022 couplé au niveau toujours alarmant des réserves d’eau d’un côté, et l’évolution de nos besoins de l’autre, obligent à conclure que notre accès à la ressource eau n’est plus un acquis.
Le chantier stratégique du Plan Eau, mené par le Ministère de la Transition Écologique se donne pour objectif de mieux réglementer les consommations et les axes de valorisation de cette ressource essentielle à notre vie et aussi à notre économie. Il revient néanmoins à chaque acteur de repenser ses consommations et sa gestion de l’eau pour aller vers une empreinte eau plus responsable.
C’est pour faire face aux enjeux de cette transition que les métiers du traitement de l’eau industrielle doivent évoluer. L’eau brute est corrosive, entartrante et chargée de bactéries. À l’état naturel, elle abîme les métaux, ralentit sa propre circulation avec les dépôts de tartre et peut être vectrice de contamination bactériologique. C’est pourquoi elle doit être traitée pour optimiser son utilisation par les industries.
Pour répondre à cette problématique stratégique, les équipes d’ODYSSEE Environnement se définissent comme hydroéthiciens. « Plus que de traiter l’eau, notre mission est d’accompagner les industriels dans la performance globale de leurs circuits d’eau pour arriver à une performance optimale avec le minimum de consommations et d’empreintes sur l’environnement » développe Marc Nardelli, Directeur commercial d’ODYSSEE Environnement.
C’est dans ce sens que depuis 17 ans, ODYSSEE Environnement propose un autre traitement de l’eau industrielle. Alors que les solutions classiques sont majoritairement issues de la pétrochimie, l’entreprise invente, fabrique et déploie des solutions alternatives plus respectueuses des ressources et de l’environnement : des agents filmants pour protéger de la corrosion tout en limitant la circulation d’actif dans l’eau, des actifs antitartres 100% biosourcés, ainsi que des outils de monitoring et de tracking de la performance pour optimiser chacune des consommations.
Pour autant, la ressource eau reste en dehors du cadre d’application des dispositions de la loi de 1976 relative à la protection de la nature.
Un paradoxe souligné par Frédéric Denhez, écologue : « le principe de la loi, “Éviter, Réduire, Compenser” (ERC) ne s’applique pas à l’empreinte eau. Donc, ceux qui polluent ou surconsomment ne sont pas pénalisés, et ceux qui réduisent leurs empreintes en allant vers plus de sobriété ne sont pas récompensés, ce qui remet en question le modèle du « pollueur payeur » ».
« Notre enjeu chez ODYSSEE est d’encourager la sobriété hydrique en prouvant que les industriels ont tout à gagner à repenser leur empreinte eau : moins de consommations, baisse des factures énergétiques, réductions des pollutions environnementales. Et cette stratégie d’approche hydroéthique de la ressource eau ne coûte pas plus cher » conclut Marc Nardelli.
Devenir acteur de la sobriété hydrique n’est plus une question de moyens mais une question de stratégie qui se pose à tous les industriels.
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